Revue de presse "le temps du souffle"

 

 

Télégramme (Saint-Brieuc)

Michel Aumont ne manque pas de souffle

Michel Aumont cherche sans cesse un nouveau souffle pour enrichir sa création.L'oreille grande ouverte aux musique d'ici et d'ailleurs, le clarinettiste a nourri son imaginaire fertile de différents langages pour inventer la "music clarmoric" de son dernier album,"Le temps du souffle".

Michel Aumont peut souffler en boucle sans pour autant tourner en rond. Il frappe son instrument, s'en sert pour chanter, pour attendrir en lui murmurant des sons. Entre ses mains, la clarinette devient autre."A chaque fois, j'essaie de sortir la clarinette de son rôle habituel", confirme t'il.

De" la musique traditionnelle fiction"
Le clarinettiste aime trturer la musique et jouer avec elle pour créer son univers onirique, celui de la "music clarmoric" qui traverse son album."C'est une évocation d'un langage primitif et imaginaire, ancré ici et tourné vers l'exterieur. C'est une espèce de musique traditionnelle fiction. Je suis parti du trad breton, que je me suis amusé à déjouer pour produire quelque chose qui tire vers l'universel, une forme non traditionnelle mais qui s'y rattache." La présentation de l'album est comme toujours chez An Naer, le producteur, extrêmemment soignée. L'objet, superbe, est richement iullustré de pictogrammes tirés de la série de tableaux" Les mirroirs de schiste" de Jean-Claude Charbonnel. Ce temps du souffle est nourri d'influences multiples qui s'entremêlent harmonieusement pour donner naissance à un autre langage musical.On peut sans doute y entendre des sons des pays de l'est, de la musique aborigène, de la musique klesmer, des sonorités indiennes ou bretonnes...

"chacun peut y entendre ce qu'il veut"
"sans avoir une volonté de reproduire ou de faire du collectage, j'utilise tous ces langages pour faire quelque chose de personnel. Alors que certains essaient d'être dans des familles, j'essaie, moi, de faire l'inverse. Tout ça bien humblement."
"Clarnemeuse galop","Songe coco"," berceuse pour homme bambou", "Danse des pierres dressées": chaque titre est une invitation à voyager dans l'univers poétique de Michel Aumont. "J'essaie de donner dans le titre un filament de compréhension de l'imaginaire qui m'a habité quand j'ai créé le morceau."
Michel Aumont n'impose rien, il suggère, laissant l'auditeur libre. "Chacun peut y entendre ce qu'il veut."

Samuel Uguen