Dans le prolongement de "Clarinettes
armorigènes" un opus magistral consacré en solo à
l'instrument d'ébène et d'argent, Michel Aumont propose dans
la même veine une nouvelle performance qui le conduit dans une démarche
trés personnelle à insuffler de riches idées à
un set où les titres parfdois tordus mais toujours perméables
aux jeux de mots sont prétextes à seize poèmes polyphoniques
complexes, de part un jeu trés maîtrisé mais également
un remarquable travail de constuction numérique. Une palette trés
personnelle au service de la composition faisant appel à la buzziphone-clar,
souffles, boucles, bruits de clés, voix armoriàgènes,
murmures... Si les traditions du monde guident en permanence l'artiste du
bec, ses oeuvres sont ici plus proches en apparence d'un free Portal, que
des vieilles roots de Breizh qui en continuant de l'inspirer jalonnent pourtant
dicrètement cet album qui sert à l'occasion de support à
la danse contemporaine. Pénétrant chacun selon ses moyens
cette jungle originale, on s'accordera à souligner la ténacité
des producteurs de An Naer qui, à chaque nouveauté, se décarcassent
pour concevoir des pochettes au format unique
et au visuel d'un niveau aussi haut que les sonorités qu'elles contiennent.
Dominique Le Guichaoua